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Une conférence internationale intitulée « la lutte contre la traite des êtres humains : une réponse plurielle à un phénomène multiforme » a démarré, mardi à Tunis, et se poursuivra jusqu’au 16 avril.

Organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le ministère de la justice, des Droits de l’Homme et de la Justice Transitionnelle et l’Union européenne (UE), la conférence vise à dresser un état des lieux de ce phénomène en Tunisie et dans d’autres pays dans le but de proposer des solutions efficaces permettant de lutter contre la traite des êtres humains.

Dans son allocution d’ouverture, Hafedh Ben Salah, ministre de la Justice des Droits de l’Homme et de la Justice Transitionnelle a affirmé que la traite des êtres humains est un sujet d’actualité d’une grande importance puisqu’il est lié à la question des droits de l’Homme et de sa dignité ». Il a ajouté que la criminalisation de ce phénomène est un défi que les sociétés contemporaines doivent relever, faisant remarquer que « la Tunisie est un pays de transit plus qu’un pays où la traite est exercée à l’encontre des individus.

Il a annoncé que le ministère de la justice a élaboré un projet de loi relatif à la lutte contre la traite des êtres humains qui sera présenté à l’ANC. Mme Lorena Londo, Chef de Mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a indiqué à l’agence TAP que l’OIM soutient le projet de loi qui sera soumis à l’ANC afin de permettre aux juristes et à la société civile ainsi qu’aux autorités concernées d’intervenir efficacement pour poursuivre en justice les personnes impliquées dans les réseaux de traite et pour protéger les victimes. Concernant la traite des êtres humains en Tunisie, Mme Lorena Lando a évoqué l’étude exploratrice effectuée par l’OIM en 2012 et publiée en 2013. Selon l’oratrice, l’étude a permis de sensibiliser les acteurs sociaux, régionaux et administratifs à la notion de traite.

Cette sensibilisation suivie d’une formation auprès des différents acteurs a permis de détecter les formes de traite humaine existante en Tunisie à l’exemple du travail des petites filles comme domestique ou l’exploitation des jeunes filles dans des réseaux de prostitution via Internet ou des bureaux d’emploi fictif. A cet égard, la responsable a mentionné la campagne de sensibilisation lancée par l’OIM via un spot audiovisuel « l’histoire de Fatma » destiné aux femmes tunisiennes en quête d’emploi au Moyen-Orient et dans les pays du golf.

Pour sa part, Salma Abida, membre du Centre d’Etude Juridiques et Judiciaires (CEJJ), a indiqué que la législation tunisienne contre la traite des êtres humains souffrent de plusieurs lacunes au niveau, notamment, de la protection des victimes.

Les expériences de pays du Maghreb et du Moyen-Orient seront présentées au cours de cette rencontre en vue de proposer des solutions à ce phénomène sur la base de quatre axes à savoir la prévention, la protection des victimes, les moyens efficaces de poursuivre les réseaux de la traite et la mise en place d’une stratégie visant à renforcer un travail de partenariat entre les différents acteurs concernés.

 

Direct Info, le 15 Avril 2014

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