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Transferts d’argent des migrants africains : la rencontre de Tunis suggère des solutions à explorer

Au terme de deux jours d’intenses débats, d’échanges d’expériences et de propositions novatrices, le séminaire panafricain dédié aux transferts d’argent des migrants africains a fermé ses portes, à Tunis, ce 28 mars 2014. En savoir plus

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Le président de la BAD, Donald Kaberuka, demande plus de transparence dans les transferts d’argent des migrants africains

Des experts africains ont entamé le 27 mars 2014 à Tunis une rencontre programmée sur deux jours, pour discuter de la thématique des transferts d’argent des migrants africains - thématique mise à l’honneur dans le cadre du séminaire panafricain co-organisé par la  Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence française de développement (AFD). L’événement s’est ouvert  en présence du président de la BAD, Donald Kaberuka, et du ministre tunisien de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda.


Contexte du Forum

Envoyer de l’argent en Afrique coûte cher. Comment réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement des pays récipiendaires ? L’enjeu est de taille, au cœur de ce séminaire panafricain de 2 jours, où seront échangées toutes les pistes et solutions innovantes à explorer.

Ces 27 et 28 mars 2014, la Banque africaine de développement organise à Tunis un séminaire panafricain, en partenariat avec l’AFD, dédié aux transferts d’argent des migrants africains. Ce séminaire est le couronnement de plusieurs années de travail, ponctuées d’avancées concrètes : études de terrain, publications, ateliers de travail, retours d’expérience, implication des parties prenantes, création d’un fonds dédié, etc.

Un séminaire de haut niveau à dimension panafricaine

Programmé sur deux jours, l’événement, qui s’ouvrira en présence du président de la BAD, Donald Kaberuka, ainsi que du ministre tunisien des Finances, Hakim Benhammouda, escompte un public nombreux, venu des quatre coins du continent : hauts fonctionnaires des ministères des Finances, et autres décideurs politiques d’importance, gouverneurs de banques centrales, opérateurs financiers bancaires et non bancaires, ainsi que représentants de diasporas africaines et chercheurs du continent.

L’objectif du séminaire est ambitieux : offrir, aux parties prenantes un espace d’échanges de savoir et d’expériences en matière d’envois d’argent des migrants, afin de mieux prendre en compte les besoins et les attentes spécifiques de ces populations (expéditeurs résidant à l’étranger et récipiendaires dans les pays d’origine). Pour  – objectif ultime –  parvenir à réduire les coûts des envois d’argent et optimiser leur impact sur le développement des pays d’origine des migrants. Un objectif qui se fait plus urgent dans un contexte de crise internationale et de baisse de l’aide publique au développement.

Les transferts d’argent, une ressource à exploiter

Les chiffres suffisent à souligner l’enjeu : en 2012, ce ne sont pas moins de 406 milliards de dollars EU qui ont été transférés par les migrants dans le monde – voire plus en montant réel, si l’on tient compte des transferts informels, toujours importants dans un grand nombre de pays africains. Le seuil des 500 milliards de dollars EU sera franchi dès 2015. S’agissant du cas spécifique de l’Afrique, les envois d’argent des migrants africains vers leurs pays d’origine ont dépassé 60 milliards de dollars EU en 2012. C’est plus que les 56 milliards de dollars EU du total de l’aide publique au développement et que les 50 milliards d’investissements directs à l’étranger (IDE). C’est dire l’enjeu que recouvrent la baisse des coûts des transferts d’argent et une meilleure prise en charge des attentes et besoins tant des envoyeurs que des récipiendaires.

Faire baisser les coûts et profiter au développement

Reste que c’est en Afrique que les coûts de transfert d’argent restent les plus élevés. Ils se situent en moyenne au-dessus de 11 % du montant envoyé, soit près de 4 points de plus que la moyenne mondiale (à titre de comparaison, ces frais sont de l’ordre de 6,5 % vers l’Asie du Sud). Dès lors se pose cette question : comment réduire les coûts des envois d’argent des migrants africains vers leurs pays d’origine respectifs ? Au-delà, comment tirer parti de ces flux financiers pour booster la croissance des pays récipiendaires et améliorer la situation socio-économique des populations bénéficiaires ?

La BAD, chef de file d’une stratégie d’action

Telle est la préoccupation de la BAD qui, depuis 2007, a décidé de bâtir une stratégie harmonisée et offensive en la matière. Ce séminaire panafricain est d’ailleurs l’aboutissement d’une action engagée dès 2007, en collaboration avec la France et l’Agence française de développement, et marquée par la publication en 2011 d’une étude, intitulée Réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement : Outils et produits financiers pour le Maghreb et la Zone Franc. Conduite sur le terrain dans cinq pays africains (Maroc, Tunisie, Comores, Sénégal, Cameroun), elle formule, après avoir identifié les spécificités du marché de chacun, des recommandations et propose des pistes à explorer, susceptibles d’aider à réduire les frais d’envois des transferts d’argent et à optimiser l’impact des flux financiers que ceux-ci génèrent.

A la suite de la publication du rapport, des ateliers de restitution se sont tenus dans chacun des pays étudiés. Le dernier, qui portait sur la Tunisie, s’est tenu dans les locaux de la Banque centrale du pays, en juin 2013.

Progressivement, les enjeux que représentent les envois d’argent, tant pour les pays récipiendaires que pour les pays de résidence, suscitent un intérêt croissant.

Ce séminaire panafricain entend marquer une nouvelle étape dans la formulation de solutions, qui répondent aux attentes des diasporas africaines et de leurs communautés d’origine, et dans la promotion d’une coopération qui profite aux pays du continent et à leurs partenaires du développement. Tels sont d’ailleurs les vœux et résolutions de la communauté internationale, dans le cadre du G20 notamment.

 

BAD, les 27 et 28 Mars 2014

 

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