Action en justice, lancement d’une nouvelle mission, publication d’un communiqué commun… Les principales ONG de sauvetage en mer s’organisent pour faire face aux immobilisations successives de leurs navires par les autorités italiennes.

L’Alan Kurdi (Sea Eye), le Sea-Watch 3 (Sea Watch) et l’Ocean Viking (SOS Méditerranée) ont été immobilisés par les garde-côtes italiens, respectivement les 5 mai, 8 et 22 juillet. À chaque fois, la décision des autorités visait à empêcher les navires de repartir en mer à la fin de la quatorzaine obligatoire qu’ils effectuaient en Sicile après y avoir débarqué des migrants sauvés en mer.   

Le 4 août, les trois associations ont publié un communiqué commun dans lequel elles dénoncent les motifs « absurdes » qui ont conduit le gouvernement italien à bloquer leurs navires. Selon elles, ces mises à quai forcées et le manque de coopération entre les gouvernements européens ont eu pour conséquence d’aggraver « dramatiquement » la situation humanitaire en Méditerranée, alors que le nombre de personnes fuyant la Libye pour rejoindre l’Europe n’a cessé d’augmenter ces dernières semaines. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, 443 personnes se sont noyées en Méditerranée depuis le début de l’année 2020.

Pour protester contre cette décision qu’elle considère « illégale et ridicule », l’ONG Sea Eye est allée plus loin et a entamé le 5 août une action en justice contre le ministère italien des Transports : selon l’organisation, l’Italie n’avait pas le droit d’intervenir sur les questions de sécurité à bord de l’Alan Kurdi puisque le navire bat pavillon allemand. De son côté, l’ONG Sea Watch a annoncé le 10 août le départ imminent pour la Méditerranée de son nouveau navire humanitaire, le Sea-Watch 4, affrété en coopération avec l’Église protestante allemande qui a initié le projet. L’organisation Médecins Sans Frontières, qui travaillait auparavant avec SOS Méditerranée, accompagnera l’équipage de Sea Watch pour les soins à bord.

 

Publié sur France terre d'asile le 11 août 2020.

Photo: Une opération de sauvetage menée par l’ONG Sea Watch en 2018 © Tim Lüddemann